La Commission Bibliothèques vertes de l’Association des Bibliothécaires de France (ABF) vous propose aujourd’hui un billet sur l’impact et les enjeux de la végétalisation des bibliothèques, en donnant la parole à Samuel Boursiez, dont le sujet de mémoire d’étude de Master à l’Enssib (école nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques), encadré par Elisabeth Arquier, cette année, explore et documente ce sujet.
Végétaliser les bibliothèques, pourquoi, comment ? Samuel Boursiez apporte, dans son mémoire que nous vous présentons ici avec son accord, des éléments d’analyse sur la végétalisation des bibliothèques : il sera question d’enjeux et de missions, comme d’impacts, sur différents plans (architecture, accueil et services…) en prenant en compte des retours de personnels et d’usagers.
Le présent billet réunit les réponses de Samuel Boursiez à nos questions relatives à la motivation et la méthodologie ayant présidé au choix de son sujet et à la réalisation de son travail, avant de vous proposer un parcours, nourri de citations de son mémoire, pour situer les points saillants de l’étude réalisée.
Pourquoi et comment travailler ce sujet dans un mémoire
Samuel Boursiez présente ainsi ses motivations et sa méthodologie de travail : « Mon intérêt pour le sujet de la végétalisation s’est développé en fréquentant les bibliothèques lyonnaises. Travailler dans un environnement éclairé par la lumière naturelle et offrant une vue sur la nature influait sur mon bien-être et ma productivité.
Pour analyser l’impact de la végétalisation sur les usagers ainsi que sur les bibliothécaires dans leur cadre de travail, j’ai mené des entretiens auprès du public fréquentant les bibliothèques municipales Gerland et Part-Dieu ainsi que les bibliothèques universitaires Chevreul et Croix-Rousse, en ayant constitué au préalable une grille d’entretien. Ces derniers ont été complétés par des observations sur site. J’ai également réalisé un questionnaire destiné aux professionnel·les, qui a été diffusé par le bais d’un groupe Facebook. De plus, un état des lieux des nouvelles constructions et des rénovations incluant de la végétalisation dans les bibliothèques françaises ces dernières années m’a amené à contacter les responsables de plusieurs d’entre elles afin d’approfondir ces questions. »
Le rôle de la végétalisation dans les espaces urbains
Samuel Boursiez explique que, « Dans les zones fortement bétonnées, polluées et où la population est dense, l’apparition du phénomène d’îlot de chaleur est accrue. Ce phénomène se manifeste par un emprisonnement de la chaleur et l’élévation des températures, et est particulièrement important en été, avec des températures globalement plus élevées en milieu urbain. De la même manière, l’imperméabilité des sols peut représenter une problématique majeure. En effet, les surfaces bétonnées empêchent l’eau de pluie d’être absorbée efficacement, augmentant le risque d’inondations. C’est dans ce contexte que la re-végétalisation des espaces urbains peut apparaître comme une solution pour pallier ces défis, en créant des îlots de fraîcheur agissant comme des régulateurs thermiques. La végétation offre de l’ombre et contribue à la purification de l’air. »
Focus sur le cadre règlementaire Pour répondre aux défis posés par l’urgence climatique, le législateur a imposé des normes concernant les nouvelles constructions et l’aménagement de l’espace urbain, notamment en matière de dés-imperméabilisation et de re-végétalisation. L’article R151-43 du décret n°2015-1783 du 28 décembre 2015 vise à limiter au maximum la part des surfaces non imperméabilisées ou éco-aménageables dans les projets de construction [1]. D’autres mesures concernent la végétalisation des toits dans les nouvelles constructions. Parmi elles, l’article 86 de la loi n°2016-1087 du 8 août 2016, porte sur la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages et stipule que toute nouvelle construction doit intégrer, a minima sur une partie de la toiture, un système de végétalisation ou de production d’énergies renouvelables. Le décret « RT2012 », entré en vigueur le 28 décembre 2012, impose des caractéristiques thermiques à respecter dès le projet de construction. Ainsi, il s’agit d’intégrer des solutions architecturales et techniques visant à garantir le confort des usagers, notamment en été durant les périodes de canicule, d’optimiser les dépenses énergétiques en eau et d’adapter l’isolation, l’éclairage et le chauffage notamment [2]. La réglementation environnementale « RE2020 » lui a succédé et se base également sur des objectifs de réduction de l’impact énergétique des nouvelles constructions, élargissant la première réglementation aux bibliothèques universitaires, qui n’étaient jusque-là pas concernées [3].
Quelle tendance dans les projets architecturaux ?
Toujours d’après l’étude de Samuel Boursiez, au cours des cinq dernières années, les projets architecturaux se sont concentrés sur la modernisation des infrastructures pour créer des espaces flexibles et modulables. Les bibliothèques et médiathèques ont diversifié leurs services pour améliorer l’accueil des publics, en devenant des lieux de vie culturelle et d’échanges. Le concept de tiers-lieu a souvent inspiré ces conceptions, favorisant « la création d’espaces agréables et confortables pour les usagers, notamment par le biais des aménagements, de la végétalisation, des espaces lumineux et ouverts sur l’extérieur ainsi que des matériaux naturels ».
Ainsi, le Learning Centre Claude Oytana de l’Université de Franche-Comté propose un jardin de lecture connecté, perçu comme une extension de l’établissement (vous trouverez à ce lien une présentation du projet) ; et la bibliothèque universitaire Le Cortex à Dijon, rénovée en 2021, conçue avec une enveloppe thermique conforme aux réglementations en vigueur, possède une terrasse extérieure, des espaces de détente modulables et des salles de travail lumineuses, offrant la vue sur un parc (des photographies à découvrir là, dont l’une reproduite ci-dessous).
Que disent les architectes ?
Les cabinets d’architecture revendiquent une démarche écoresponsable et des préoccupations écologiques à travers la création d’espaces lumineux et confortables favorisant la lumière naturelle, l’utilisation de matériaux régionaux et/ou biosourcés pour une approche durable, la conception d’espaces durables dès le projet et sur l’ensemble du cycle de vie du bâtiment.
Ils accordent aussi une grande importance à la complémentarité entre le bâtiment et son environnement, imaginant les espaces extérieurs comme un prolongement de l’équipement.
Pourquoi végétaliser les bibliothèques
Samuel Boursiez fait le constat qu’« aujourd’hui, la végétalisation des bibliothèques répond à une myriade de raisons, allant bien au-delà d’une simple considération esthétique. […] L’amélioration du cadre de vie des usagers et des professionnels est un argument fréquemment avancé. »
L’introduction de la végétation dans les bibliothèques permettrait non seulement de rendre les espaces plus accueillants, chaleureux, apaisants, tout en assainissant l’air et en proposant un cadre de vie « comme à la maison » mais aussi de personnaliser les espaces en réintroduisant le vivant, en favorisant un lien avec la nature en opposition à la minéralité des espaces publics.
En outre, la végétalisation rencontre des enjeux de médiation : « végétaliser une bibliothèque permet également de répondre à une volonté individuelle ou à une consigne générale de sensibilisation des usagers aux questions environnementales. Dans un contexte où le changement climatique représente une préoccupation majeure, en particulier du point de vue des politiques publiques, il apparaît indispensable pour les bibliothèques de jouer un rôle dans l’intégration d’actions de sensibilisation. »
La végétalisation : impacts sur les professionnels et usagers
Impacts sur les professionnels
Lors d’un projet de végétalisation d’un espace, outre l’achat par un budget dédié, les plantes peuvent faire l’objet de dons spontanés de la part d’usagers, ou bien sont apportées par les bibliothécaires ; le choix de plantes peut aussi s’effectuer en collaboration avec les services d’espaces verts des municipalités.
Selon Samuel Boursiez, « les principaux défis rencontrés dans la réflexion, l’introduction et l’entretien des plantes de la bibliothèque comprennent la fermeture estivale, la nécessité d’ouverture d’esprit, l’adaptation des plantes à un intérieur avec peu de lumière naturelle, le manque de connaissances sur l’entretien, l’organisation des tâches, la recherche de volontaires pour l’entretien, le choix de plantes résistantes et peu exigeantes, et les contraintes liées au stockage des outils et au budget souvent restreint. »
En termes de bénéfices, « les bibliothécaires mettent en avant le sentiment de calme et de bien-être. Par l’aspect plus vert et moins bétonné, les lieux semblent moins austères, davantage vivants et accueillants. Plusieurs membres de personnel remarquent des effets positifs comme un sentiment d’apaisement et de réduction du stress, […] une meilleure ambiance de travail, en particulier lors des moments de pauses. »
Cependant, « il convient de noter que l’entretien des plantes apparaît comme une préoccupation prédominante pour les professionnels. Plusieurs personnes soulignent l’intérêt de choisir les espèces selon leur aisance d’entretien, et en accordant une vigilance particulière à leur emplacement à l’intérieur de la structure. En effet, les plantes, notamment lorsqu’elles grandissent, sont susceptibles de gêner les déplacements ou l’accès à certains espaces. Afin d’optimiser l’entretien de ces plantes, les professionnels recommandent de mettre en place un planning partagé entre les collègues, afin de répartir équitablement la charge de travail tout en garantissant un suivi régulier dans le temps. De cette manière, les oublis, la surcharge ou le manque d’investissement peuvent être évités. Dans certains cas, les bibliothécaires font appel aux services municipaux pour assurer un suivi de l’entretien des plantes volumineuses. Dans de rares cas, les professionnels impliquent les usagers dans l’entretien des plantes […] Néanmoins, cette approche peut soulever des appréhensions quant au risque de sur-arrosage ou de négligence de la part des bibliothécaires. »
Enfin, la plupart des bibliothèques proposent des ateliers et des activités en lien avec la sensibilisation aux questions environnementales : « ces initiatives comprennent notamment des trocs de plantes, des ateliers bouturothèque, de reconnaissance de plantes sauvages, de création d’herbiers, de fabrication d’hôtels à insectes, des activités artistiques comme le tataki-zome, ou bien des ateliers de jardinage participatif ».
Impacts sur les publics
Samuel Boursiez fait état de ce que les usagers semblent remarquer « davantage les aménagements extérieurs que la végétalisation intérieure ». Cette dernière semble « les impacter davantage dans l’expérience globale qu’ils se font lors de leur visite. De plus, la végétation semble généralement remarquée au premier abord pour son esthétisme […] Selon certaines personnes, ces aménagements peuvent rendre les lieux plus accueillants » et plus reposants. Des usagers « estiment qu’amener des végétaux dans les bibliothèques est un excellent moyen de se reconnecter à la nature, en la réintroduisant au sein d’espaces urbains généralement bétonnés ». En outre, les publics consultés pensent « que les dispositifs de sensibilisation aux questions environnementales, comme les grainothèques ou les ateliers destinés au public ont leur place au sein des bibliothèques […] lieux de culture, d’éducation et de création de liens sociaux » mais il convient de noter que ces dispositifs ne sont pas toujours remarqués par les usagers.
Selon les professionnels, la végétalisation a un impact plutôt positif sur les usagers : des personnels mentionnent ainsi « des retours favorables lors d’enquêtes auprès du public, des interactions plus fréquentes d’usagers, qui posent davantage de questions ou qui expriment leur avis sur les réseaux sociaux. En somme, la végétalisation devient progressivement partie intégrante du décor de la bibliothèque, en permettant par la même occasion de créer du lien social, bien que certains usagers s’y habituent sans nécessairement la remarquer ».
Points de vigilance à prendre en compte
Samuel Boursiez relève les points de vigilance suivants, relevant de domaines d’intervention complémentaires dans des projets de végétalisation :
LOGISTIQUE DES ESPACES : « les bibliothèques n’ont pas toujours de contrôle direct sur les décisions liées à la construction, l’aménagement ou l’entretien de ces espaces. […] végétaliser les espaces extérieurs implique donc une collaboration étroite entre les bibliothécaires, les architectes, les paysagistes et les services municipaux » et peuvent nécessiter des autorisations spécifiques, comme des permis de végétaliser ». Il faut également prendre en compte l’impact du bruit, particulièrement au sein des espaces extérieurs accueillant du public mais aussi la minéralité des espaces urbains : la difficulté d’accès à la pleine terre peut par exemple représenter un frein majeur à la végétalisation et nécessiter des solutions alternatives comme l’utilisation de bacs pour planter. A l’intérieur des bâtiments, l’intégration de plantes ne doit pas entraver la circulation dans les espaces, pensés en amont de la construction selon les besoins des usagers et des bibliothécaires. Se pose aussi la question des « espaces dédiés au rangement des matériaux spécifiques à l’entretien des plantes, comme les outils de jardinage, les traitements, les engrais ou bien les systèmes d’arrosage. […] Ces espaces n’étant pas anticipés lors de la planification de la construction des établissements, peu d’équipements disposent d’espaces de stockage ».
COHABITATION ENTRE PLANTES, COLLECTIONS ET INDIVIDUS : il est indispensable de prendre en compte « les risques liés aux risques de moisissures liés à l’humidité ou bien à la prolifération d’insectes nuisibles pouvant menacer l’intégrité des documents, en particulier dans les bibliothèques patrimoniales » ; la présence de végétaux peut aussi impacter la santé du personnel et des usagers, « qu’il s’agisse de l’exposition éventuelle aux moisissures, mais également simplement du fait des problématiques liées à l’asthme ou aux allergies ».
ACCESSIBILITE ET SECURITE : les bibliothèques devant garantir l’accessibilité des lieux aux usagers, « l’emplacement des plantes en intérieur comme en extérieur ne doit pas entraver les déplacements, en particulier ceux des personnes à mobilité réduite. » Par ailleurs, « les angles morts créés par la végétation peuvent engendrer des problèmes de surveillance par les bibliothécaires, mais également de sécurité [pour les publics].
PARTENARIATS : « la collaboration entre les différents acteurs impliqués dans la végétalisation, à savoir les bibliothécaires, les architectes, les urbanistes, les paysagistes et les collectivités » est primordiale. « Ces échanges débutent en amont de la construction en ce qui concerne la création et l’aménagement des espaces. […] le choix des plantes peut se faire individuellement ou en consultation avec les services municipaux ou des associations. »
FORMATION DES PERSONNELS : elle concerne aussi bien la gestion et l’entretien des plantes, qui peuvent requérir des compétences spécifiques, que la sensibilisation aux questions environnementales pour répondre aux questions des usagers, animer des ateliers et mettre en place des grainothèques. Samuel Boursiez insiste sur le fait qu’il « convient […] de veiller à ce que ces responsabilités soient intégrées dans [les] fiche[s] de poste ».
BUDGET : « L’aspect financier […] peut représenter un frein aux projets de végétalisation à bien des égards. L’aménagement d’espaces verts représente un budget significatif, en particulier au niveau des achats initiaux de plantes, de matériel d’entretien, des systèmes d’arrosage et éventuellement d’aménagement d’un espace de stockage. Certains coûts peuvent être amoindris par le biais de dons de plantes et de boutures notamment. Plusieurs bibliothécaires ont mentionné qu’il était fréquent que des plantes ou des boutures soient apportées par des collègues et des usagers ».
ECOLOGIE : végétaliser les bibliothèques oui, mais notons que « plusieurs entretiens ont mis en lumière l’importance de la vigilance à accorder face aux fausses bonnes idées écologiques. […] Il est important de s’interroger sur la provenance des plantes, afin que l’impact environnemental ne soit pas négatif ».
Quelles préconisations pour une végétalisation réussie ?
Samuel Boursiez présente quelques pistes complémentaires pour un projet de végétalisation réussi :
Il explique d’abord que « les entretiens menés auprès des usagers de plusieurs bibliothèques lyonnaises ont permis de mettre en évidence l’impact de la végétalisation […] dans les aménagements extérieurs en particulier, qu’il s’agisse de terrasses aménagées, de patio, ou simplement de coins d’herbe où se promener, prendre l’air ou bien s’asseoir. Il est ressorti qu’ils accordent davantage d’importance à la végétation extérieure qu’aux aménagements en intérieur. Une attention particulière doit être accordée à l’accessibilité des espaces extérieurs tout au long de l’année. En effet, dans certaines bibliothèques, ces espaces ne sont ouverts que durant les périodes estivales. Dans d’autres cas, notamment dans les bibliothèques universitaires, ce sont les périodes estivales qui engendrent des problématiques liées [à leur fermeture ou au manque de personnel disponible]. Ainsi, pour les bibliothèques qui le permettent, il semble important d’étendre les horaires d’ouverture de ces espaces, notamment en période estivale, en tenant compte du personnel disponible. […] De la même manière, il convient de penser à l’aspect esthétique de la végétation tout au long de l’année » et d’entretenir régulièrement les aménagements extérieurs afin de ne pas gêner l’entrée de lumière naturelle au sein de la bibliothèque.
Une réflexion peut également être menée autour des systèmes d’arrosage : une piste peut consister en l’intégration d’oyas, pots en terre cuite semi-enterrés diffusant progressivement l’eau dans les sols afin d’optimiser l’arrosage, capteurs d’humidité permettant d’ajuster au mieux les besoins en eau des plantes, récupération des eaux de pluie.
Pour conclure
Samuel Boursiez conclut ainsi son étude et sa contribution au présent billet de blog Bibliothèques Vertes ABF :
« La végétalisation des bibliothèques répond à une multitude de raisons sous-jacentes. Ces dernières années, les initiatives visant à rendre l’architecture urbaine plus verte se multiplient, appuyées par les législations. Elles concernent tant les nouvelles constructions que les bâtiments existants, par le biais de restructurations. Ces initiatives visent à répondre aux enjeux des évolutions climatiques actuelles et futures. Elles peuvent également viser à favoriser le bien-être du personnel et des usagers. Ces initiatives semblent donc généralement être mises en place sous l’impulsion de la commande publique. Ainsi, de manière globale, la perception des apports de la végétation en bibliothèque sur les usagers varie d’un individu à l’autre, car chaque personne possède sa propre sensibilité. De la même manière, aujourd’hui, les missions des bibliothécaires peuvent s’élargir en incluant la médiation culturelle par la sensibilisation aux enjeux environnementaux. »
Et vous, auriez-vous une expérience de végétalisation en bibliothèque à partager avec nous ? Vos retours sont les bienvenus en commentaires du présent article !
[1] Article R151-8 – Décret n° 2015-1783 du 28 décembre 2015 relatif à la partie réglementaire du livre Ier du code de l’urbanisme et à la modernisation du contenu du plan local d’urbanisme – Légifrance (legifrance.gouv.fr)
[2] Réglementation thermique RT2012 | Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires (ecologie.gouv.fr)
[3] Réglementation environnementale RE2020 | Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires (ecologie.gouv.fr)
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