Lumière sur le « Prix du Roman d’Écologie »

La Commission Bibliothèques Vertes de l’Association des Bibliothécaires de France (ABF) a à cœur de poursuivre ses actions de mise en lumière de prix littéraires traitant d’enjeux de transition écologique, permettant d’outiller les personnels des bibliothèques dans la connaissance du paysage littéraire sur le sujet, de tisser des liens avec des acteurs associatifs engagés, et de faire connaître les ouvrages sélectionnés et lauréats auprès des publics.

Ainsi, après la présentation l’année dernière, sur le blog, du prix « Lire pour agir » (à relire ici), nous avons le plaisir aujourd’hui, à travers le présent billet rédigé par Geneviève Erb, de vous parler du « Prix du Roman d’Écologie » (dont voici ci-dessous l’élégant et sobre logo).

Présentation générale du dispositif

Créé par Lucile Schmid en 2018, le Prix du Roman d’Écologie, organisé par l’association éponyme, récompense chaque année un roman francophone qui place les enjeux écologiques au cœur de son intrigue et de son engagement littéraire.

Alors que les préoccupations environnementales prennent une place croissante dans l’espace et le débat publics, la littérature devient un puissant levier de réflexion et d’émotion : c’est pourquoi, comme l’éclaire son manifeste consultable en ligne, le Prix du Roman d’Écologie :

  • met en lumière des récits qui abordent la transformation des sociétés, la relation entre humains et non-humains, la biodiversité ou encore l’impact du dérèglement climatique sur nos vies. 
  • se donne pour mission de sensibiliser les lecteurs aux défis environnementaux à travers la fiction

Pour les bibliothécaires, ce prix constitue une ressource précieuse pour nourrir des sélections thématiques et enrichir les débats sur la transition écologique. Notons en outre que le dispositif se construit en partenariat avec plusieurs structures, parmi lesquelles la Bibliothèque nationale de France.

Retour sur les éditions précédentes

Les lauréats des éditions précédentes du prix témoignent de la diversité des approches littéraires :

  • Emmanuelle Pagano, Saufs riverains (POL, 2017) : un roman choral sur les bouleversements d’un territoire autour d’un lac artificiel
  • Serge Joncour, Chien-Loup (Flammarion, 2018) : un huis clos rural explorant les tensions entre modernité et nature sauvage
  • Vincent Villeminot, Nous sommes l’étincelle (Pocket Jeunesse, 2019) : une dystopie qui interroge l’engagement écologique des jeunes générations
  • Lucie Rico, Le Chant du poulet sous vide (POL, 2020) : une satire décapante de l’élevage industriel            
  • Antoine Desjardins, Indice des feux (La Peuplade, 2021) : un recueil de nouvelles sur les incendies et l’angoisse climatique
  • Annie Lulu, Peine des faunes (Julliard, 2022) : une fable écologique et poétique
  • Clara Arnaud, Et vous passerez comme des vents fous (Actes Sud, 2023) : une plongée dans la vie d’un berger pyrénéen et d’une éthologue spécialiste des ours, entre fascination et crainte de la nature sauvage

Focus sur l’édition 2025

Le comité de sélection a retenu, cette année 2025 encore, des œuvres fortes et variées qui interrogent notre rapport au vivant : 

  • Cabane, d’Abel Quentin (Éditions de l’Observatoire)
  • Sister-ship, d’Élisabeth Filhol (P.O.L)
  • Dors ton sommeil de brute, de Carole Martinez (Gallimard)
  • Mélusine Reloaded, de Laure Gauthier (Corti)
  • Malville, d’Emmanuel Ruben (Stock) 

Ces romans finalistes, présentés plus avant sur cette page web que le site internet du prix leur consacre, seront départagés par un jury de 25 membres, avec une forte représentation strasbourgeoise pour cette édition 2025, dans la mesure où cette dernière a lieu l’année où Strasbourg a été labellisée Capitale Mondiale du Livre par l’Unesco.

La remise du prix aura lieu le mardi 15 avril, lors des Rencontres internationales de l’Écologie pour le livre qui viendront clore cette année de capitale mondiale du livre et passer le relais du label à Rio de Janeiro (Brésil).

***

A nos yeux, le Prix du Roman d’Écologie, à l’instar d’autres initiatives de ce type, n’est pas seulement une distinction littéraire, c’est une porte d’entrée vers des discussions essentielles, et les bibliothèques constituent un lieu clé pour ces échanges : les personnels de bibliothèques ont un rôle à jouer pour repérer, acquérir mais aussi faire vivre ces œuvres et les partager avec l’ensemble des populations desservies par les bibliothèques publiques.

Et vous, quelles initiatives avez-vous mises en place dans votre bibliothèque, ou votre réseau de bibliothèques, pour sensibiliser à l’écologie à travers la littérature ? 

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